Jean-Olivier Dinand : \"Un Créateur à votre Service\"

Jean-Olivier Dinand : \

- Architecture -


Jean-Olivier DINAND "Maison Bio-Climatique"

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16/04/2013
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Mais, qui est donc GEORGES WAKHEVITCH ?

Mais, qui est donc GEORGES WAKHEVITCH ?

 

Monsieur JOURDAIN faisait de la prose sans le savoir. Et vous...? Oui tous, vous connaissez Georges WAKHEVITCH... sans le savoir !

 

Qui d'entre nous ne se souvient des Visiteurs de Soir, de l'Eternel Retour, des Enfants du Paradis, de la Grande Illusion, du Mystère de la Chambre Jaune, de la Folie des Grandeurs. Du Cid, de Roméo et Juliette, Carmen ou du Barbier de Séville.

Qui n'a regretté de ne pouvoir assister à la projection de Rencontre avec des Hommes Remarquables de Peter BROOK ?

 

De 1930 à 1984, Georges WAKHEVITCH a travaillé avec presque tous les grands metteurs en scène, pour les plus grands écrivains et les plus grands acteurs (Laurence OLIVIER, ARLETTI, Alice SAPRITCH, Louis de FUNES, BELMONDO, Jean MARAIS, FERNANDEL...)

 

J'ai connu, dès ma prime jeunesse, des hommes remarquables qui m'ont beaucoup appris et m'ont beaucoup donné. Jean RENOIR et Marcel L'HERBIER, Abel GANCE et Jean COCTEAU, Christian BERARD et Joseph KESSEL ⁄et, encore, Paul CLAUDEL ou Jacques PREVERT, Louis DUCREUX et Peter BROOK, et tant de gens illustres devenus mes amis et dont j'ai bénéficié de l'expérience tout au long de ma vie. (Discours à l'Académie).

 

Pour eux, pour nous, Georges WAKHEVITCH a crée ce qu'il appelle "ses châteaux en Espagne" que sont les décors de théâtre, d'opéra et de cinéma : ...ils apportent aux hommes une vision des "mondes inconnus" qui les aide à oublier la grisaille des jours qui passent, faisant rêver aux choses inaccessibles. (Discours à l'Académie)

 

Mais qui est donc Georges WAKHEVITCH ?

 

Ce nom -WAKHEVITCH- est issu de WAKH, le dieu de la vigne, le Bacchus des Scythes, à la fois forgeron et orfévre, le seul magicien parmi d'autres dieux de la steppe pas très malins (Discours à l'Académie).

 

Ce créateur est né en 1907, à Odessa, en Ukraine (dans le Cuirassé Potemkine, Eisenstein nous a laissé d'Odessa l'image éternelle et géniale d'un landau dévalant cet immense escalier plongeant vers la mer.)

 

Fuyant la Révolution de 1917, Georges WAKHEVITCH arrive, en 1921, à Marseille avec sa mère et sa soeur pour retrouver son père, ingénieur naval, dont ils étaient séparés depuis deux ans...

Ce que l'enfant a vécu, l'homme Georges WAKHEVITCH ne l'oubliera jamais, il sera marqué au "fer rouge" par un massacre au sabre, comme il le raconte dans son livre (L'Envers des Décors).

 

La famille s'installe en Provence, et c'est là que Georges commence à peindre. Elève au collège de Manosque, il apprend notre langue, en lisant ... les Trois Mousquetaires.

 

Georges WAKHEVITCH est un Slave, amoureux de la Méditerranée : Odessa n'est-elle pas un port sur la Mer Noire ?.. Et on n'y parle même pas le Russe !.. la grand-mère de Georges WAKHEVITCH est Crétoise ! Toutes les références du peintre sur "l'au-delà" se traduisent par des images grecques. Il aime la Provence, où il a vécu deux ans; il aime son soleil, ses effluves d'huile d'olive et d'ail; au cours du tournage du film King Lear, Jeanne WAKHEVITCH n'a-t-elle pas réussi a lui mitonner, dans les déserts neigeux du nord Danemark, des petits plats qui lui rappellent ces saveurs !

Lorsque la famille s'installe à Paris-Montparnasse, Georges WAKHEVITCH, peint à la "Grande Chaumière" et fait de la figuration aux studios de Billancourt, à l'Odéon et à la Comédie Française : il entre ainsi dans le monde enchanté du cinéma et du théâtre. Au contact des architectes Jean LAFFITTE et Jacques COUELLE, au contact de peintres comme Edwin SCOTT et Pavel TCHELISCHEFF, il s'initie à l'art du décor. Il complètera cette formation à l'Ecole des Arts Décoratifs…

 

Ainsi débute cette vie passionnée et passionnante de création artistique dont, seule, la mort interrompra la prodigieuse ascension.

 

Elle commence aux studios de la Victorine, à Nice avec Baroud ou les hommes bleus, se continue à Billancourt, à Aix-en-Provence, à Marseille, (ROUSSIN, DUCREUX, La compagnie du Rideau Gris), à Paris, à Londres... dans le monde entier : San Francisco, New-York, Rio de Janeiro, Rome, Genève, Salzbourg… Lorsqu'il nous a quittés, Georges WAKHEVITCH préparait encore les décors de trois œuvres dont le Cid, présenté à Rouen, au Théâtre des Arts en 1984. Travailleur infatigable, jusqu'à son dernier souffle, jusqu'à la fin de sa vie, il aura déployé un talent sans cesse renouvelé au service du cinéma, du théâtre et de l'opéra.

 

Lorsque nous contemplons l'œuvre de Georges WAKHEVITCH, nous sommes frappés par sa richesse, sa densité, sa variété :

 

il a réalisé les décors de quelques cent quarante films, deux cent opéras, trois cent pièces de théâtre. Quelles que soient les difficultés qui se sont présentées, il a su inventer sur le champ la solution miracle qui tirait tout le monde d'affaire. (Pour n'en citer que quelques-unes : des vitraux en sucròe fin et coloré; des machineries réalisées à la hâte pour des plateaux tournants; certains décors coupés à la scie, dans la rue, au dernier moment, pour permettre l'entrée à l'intérieur du théâtre...) : l'artiste alors cédait le pas à l'artisan ingénieux... Ce génie inventif crée "un autre monde" : dans l'Eternel Retour, la maison de pêcheur où gisent les deux fiancés se transforme devant les yeux des témoins en une cathédrale irréelle, flottant dans un cirque de montagnes, dans un brouillard immatériel... Le rêve et le réel, s'enchevêtrent…

Tout en faisant preuve d'imagination créatrice et d'efficience, Georges WAKHEVITCH reste d'une grande simplicité.

 

J'ai connu des poètes, des écrivains, des penseurs, des peintres, des sculpteurs, de grands architectes, des maçons, des menuisiers, tous amoureux de leur métier. C'est Da COSTA, un humble ouvrier portugais, qui m'apprit à dessiner un escalier, de telle sorte qu'on ne tombe pas en montant les marches... Le maçon italien PICCA m'a fait tenir ma première truelle. Et je me suis enrichi de la connaissance humaine qui est la seule richesse vraie, précieuse comme une part de pain. (L'Envers des Décors).

 

Toute rencontre avec la beauté lui procure une émotion rare, et la beauté, pour lui, est pure et paisible.

Je donnerai toutes les tours Montparnasse du monde contre la plus modeste chapelle romane égarée dans la douce campagne beauceronne. (L'Envers des Décors).

 

Personnage discret, Georges WAKHEVITCH, lorsqu'il se souvient, n'évoque guère le colossal effort qui fut le sien : l'œuvre seule compte !.. et il en parle avec amour...

 

Après cinquante ans d'activité, Georges WAKHEVITCH nous laisse une œuvre très riche, dans laquelle s'affirment la continuité et la diversité de la recherche et de la création, la qualité et l'unité du âstyle et de l'écriture personnelle.

 

Restant toujours lui-même, Georges WAKHEVITCH a toujours su s'adapter aux situations, aux personnes (COCTEAU était toujours sur scène, RENOIR chaque matin préparait le travail de la journée, Rex INGRAM quant a lui, éxigeait des maquettes pour chaque scène...) aux lieux, aux œuvres, s'enrichissant toujours à leur contact, capable de créer en toutes circonstances.

 

Regardant mourir le jour dans sa splendeur écarlate et contemplant la Seine, accoudé au parapet du Pont des Arts, non loin du chevalet de Georges WAKHEVITCH, Anatole FRANCE nous dit :

 

l'artiste doit aimer la vie et nous montrer qu'elle est belle; sans lui, nous en douterions.

 

Ce Georges WAKHEVITCH, que vous connaissiez sans le savoir, je n'ai cherché qu'à vous le faire aimer, comme je me suis prise à l'aimer en le découvrant pas à pas, à travers sa vie et son œuvre.

 

Véronique CHAUCHAT
MAIS, QUI EST DONC GEORGES WAKHEVITCH ?


16/04/2013
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Jean-Olivier DINAND "Musée WAKHEVITCH"

L'ENDROIT DU DECOR

 

Ouvert depuis le début de l'été, le musée WAKHEVITCH de Louviers et un spectacle à lui tout seul.

Il s'adresse en priorité à ceux qui ont quelquechose entre les oreilles car il utilise une technique de pointe : le casque. Nouvelle race de guide à usage privé.

Il s'adresse aussi aux dingos de la vidéo -il y en a dans tous les coins- et plus généralement à tous les fanas de l'opéra, du théâtre et du cinéma.

 

LES BIENFAITS DE LA CULTURE

 

On dit que le hasard fait bien les choses et force est de constater que certain évènements donnent à ce lieu commun de poignants accents de vérité. Comment se peut-il en effet que les rencontres les plus évidentes, les plus nécessaires puissent se faire un jour donné alors qu'apparemment rien ni personne ne les a provoquées ? Hasard ou destinée, cela dépasse de toute façon l'explicable.

Jean-Olivier DINAND est une sorte de dandy qui déambule en entonnant "La Traviatta" de sa voix de baryton, don naturel qu'il a su exploité. Il est né à Brazzaville, au Congo, mais c'est à Paris qu'il a fait ses études à l'école Nationale des Beaux-Arts, dans l'atelier d'architecture de maître LEMARESQUIER.

Fasciné par toutes formes d'art, il promène sa jeunesse des galeries de peinture aux salles de ciné en s'attardant au concert, au théâtre ou à l'opéra.

Tout au long de ces années, il savoure ainsi tout ce que le milieu culturel produit de meilleur sur la scène parisienne. Voulant lui aussi participer, il met en scène trois spectacles, des adaptations de contes, pour animer son quartier. Mais plus que tout, c'est l'architecture qui l'intéresse. Fraîchement diplômé, il emploie de façon très diversifiée ses nouvelles connaissances.

En 1981, il réalise 3000 m2 d'exposition pour le Muséum d'histoire Naturelle de la Porte de Versaille. Il s'agissait de reconstituer des décors préhistoriques pour y mettre en scène les origines de l'homme, avec en invité vedette le squelette de Lucy, la première femme.

Parallèlement, il aménage des pieds a terre cosy dans le marais pour des musiciens, des ambassadeurs. Partisan du progrès, il dessine des écoles et des maisons bio-climatiques. Amoureux du passé il restaure des monuments classés, des abbatiales, et tout récemment le mausolée de la Famille HERIOT à la Boissière L'école.

 

Un beau jour, l'appartement parisien devient trop petit. Considérant que les cordonniers ne doivent pas toujours être les plus mal chaussés. Jean-Olivier emmène sa femme et ses trois filles vivre dans une très belle propriété en Normandie, à Surville près de Louviers.

C'est à peu près à ce moment là qu'Odile PROUST, maire de Louviers, eut l'idée de créer une fondation WAKHEVITCH et un musée en hommage à ce géant du décor de cinéma, de théâtre et d'opéra qui a vécu les dix dernières année de sa vie à Tosny, tout près de Louviers.

 

RENCONTRE AVEC UN HOMME REMARQUABLE

 

Georges WAKHEVITCX qui eut une production formidable en nombre et en qualité n'est pas  forcément très connu du grand public. Il n'y a pas de starification du décorateur et à la fin de la pièce ou du film on retient seulement les noms des principaux acteurs. Pourtant, personne n'échappe à WAKHEVITCH. En près de 60 ans de carrière, il a réalisé les décors de 140 films, 200 opéras et 300 pièces de théâtre. Au cinéma citons "Barbe bleue" de Christian JAQUES en 1932; "Madame Bovary" de Jean RENOIR en 1933; "L'Eternel Retour" de Jean DELANNOY et Jean COCTEAU en 1943; "La Folies des Grandeurs" de Gérard OURY en 1971; "Rencontre avec des Hommes Remarquables" de Peter BROOK en 1977.

Parmi les opéras citons "Les Indes Galantes" de Jean- Philippe RAMEAU produit par l'Opéra de Paris en 1952; "Turandot" de PUCCINI produit par l'Opéra de Berlin en 1958; "Don Carlos" de VERDI produit par la Scala de Milan en 1963; "Parsifal" de WAGNER produit par le Festival de Salzbourg en 1979; enfin "Le Cid" opéra de Jules MASSENET, produit en 1984 par le Théâtre des Arts de Rouen.

Parmi les pièces de théâtre citons "La Ménageries de Verre" de Tenessee WILLIAMS au Théâtre du Vieux Colombiers, à Paris en 1947; "Les Bienfaits de la Culture" de Léon TOLSTOI au Théâtre des Célestins, à Lyon en 1979; "La Machine Infernale" de Jean COCTEAU au Théâtre National de Bucarest en 1979; "Tovarich" de Jacques DEVAL au Théâtre de la Madeleine, à Paris en 1980; "Les Affaires sont les Affaires" d'Octave MIRBEAU au Théâtre du Rond Point, à Paris en 1983.

A cela il faut ajouter une activité de peintre poursuivie tout au long de sa vie.

De tout cela, que reste-t-il ?

Ses toiles bien sûr ont été conservées, mais ses décors n'ont vécu que le temps d'un tournage ou d'une saison théâtrale. "Heureusement restent les maquettes ne sont pas en relief : ce sont les cartonnages qui sont en trois dimensions, c'est-à-dire ces esquisses à la gouache qui sont la forme première du décor, tel qu'il est sorti de l'imaginaire de l'artiste.

Ainsi après avoir été projet la maquette devient témoin de ce rêve dont WAKHEVITCH s'est toujours voulu "Bâtisseur".

Ce passage est extrait du texte diffusé aux visiteurs dans des casques Hi-Fi distribués à l'entrée. C'est l'une des innovations de cet endroit qui n'est pas l'un de ces mouroirs où l'on se promène silencieux, mais tout au contraire un lieu extrêmement vivant et chaleureux.

Lors de sa première visite et alors que le chantier n'était pas encore terminé, Jeanne WAKHEVITCH fut très émue et comme soulagée : Ce ne sera pas un cimetière et comme mon mari détestait la mort, vous lui rendez la vie. Je vous en remercie. Ce premier hommage fut pour Jean-Olivier DINAND le plus bel encouragement possible.

L'histoire de ce musée est finalement une véritable histoire d'amour. Depuis toujours l'architecte admirait l'artiste. Avec le recul il peut même dire que ce sont ses décors qu'il a les plus aimés. L'esthétique de Georges WAKHEVITCX corespond en tout point à la sienne. Alors pour rendre hommage au maître, pour le glorifier, l'architecte a conçu le seul écrin où ses œuvres pouvaient être déposées : un décor de théâtre très beau, trés compliqué, extrêmement raffiné.

 

LA FOLIES DES GRANDEURS

 

Première étape de la visite du musée, un superbe jardin à la Française où l'on peut se promener. Au passage on longe un kiosque du début du siècle entièrement restauré.

Cela a permis de mettre à nu le bois des poutrelles et de découvrir (comble de la subtilité !) que chacune est d'une essence différente. Cette cour est aménagée pour acceuillir les concerts, les opéras et les pièces de théâtre que la fondation WAKHEVITCH prévoit déjà pour l'avenir.

On atteint ensuite la rampe d'honneur, une passerelle bordée de réverbères. Au dessus de la porte d'entrée on aperçoit une capote de fiacre projetée sur le sol où l'on retrouve un dessin identique en marbre et en pierre. Les portes automatiques sont dissimulés dans des madtabas, à l'image des caveaux de l'Egypte de l'Ancien Empire. Cette porte mystérieuse s'ouvre sur un grand hall complètement kitch. On doit recevoir un choc théâtral, on est dans un décor de théâtre. Les colonnes rose pompeïen se dressent sur des socles de marbre vert (tout est en trompe-l'oeil) le plafond est un ciel rose et bleu pour donner une notion de profondeur, d'infini, rappelant ainsi le style même des tableaux de Georges WAKHEVITCX qui comportent toujours une transparence quelque part. Il croyait en l'au-delà. Les fenêtres sont dissimulés derrière des voilages style Orient-Express et les maquettes de Georges WAKHEVITCX sont suspendues par des gros nœuds de satin rose.

Sur les murs, toutes les moulures d'origine renaissent grâce à un arc-en-ciel de couleurs appliquées en touches fines et délicates. Gris souris depuis plusieurs années, on les avait totalement oubliées. Dans un coin de la pièce, un téléviseur. On peut y voir un court-mètrage présentant les différents corps de métiers à l'œuvre pendant les travaux du musée. Ce sont pratiquement tous des normands, tous très performants.

Parmi eux, M. DAVID, meilleur ouvrier de France de Louviers. C'est un peintre spécialiste du trompe-l'œil. Jusqu'alors, il était peintre forain. Il faisait des décors de trains fantômes ou des fonds de toiles pour auto-tamponneuses. A la fin de sa vie il a fait ce qu'il avait toujours souhaité faire, son chef d'œuvre.

 

LA MACHINE INFERNALE

 

La visite de ce musée n'est pas guidée de façon traditionnelle. On vous loue un casque à infra-rouge (sans fil) à l'entrée. Pour vous mettre dans l'ambiance, ça commence très fort avec le prélude de l'acte III de la Traviatte de Verdi. Pour ceux qui préfèrent une mise en condition préalable un diaporama musical présentant l'œuvre de Georges WAKHEVITCX est projeté au premier étage, dans la salle de la Rotonde.

Cet audio-visuel est sponsorisé par PDO (Philips and Dupont Optical) usine de pressage de disques compacts implantée à Louviers. La qualité du son est donc irréprochable. Quant aux images, ce sont des détails de maquettes

photographiés par M. PASCUAL, autre meilleur ouvrier de France de Louviers.

Comme quoi, et c'est presque un miracle, il y avait vraiment tout ce qu'il fallait sur place.

Ainsi imprégné du personnage, on peut s'aventurer dans la salle des expositions temporaires où l'on suit un fil conducteur de marbre vert (l'âme de l'artiste ?) qui conduit à la salle Cella, première salle en latin, consacrée aux décors de théâtre. Au plafond 270 ampoules hallogènes basse tension sur cinq niveaux de luminescence reproduisent la voûte céleste au mois de juin. Les cimaises ont l'air de flotter dans l'espace. Dans les coins, on trouve des téléviseurs. Grâce aux casques on peut entendre des musiques et des explications. Les spots diffusés sont passionnants. Ils montrent comment Georges WAKHEVITCH passait du rêve à la réalité, comment il donnait vie à ses décors, car ce sont des extraits de pièces décorées par ses soins.

Pour réaliser ces spots, il y a eu un travail colossal de recherche d'archives de cinéma et de télévision. C'est l'épouse de Jean-Olivier, Véronique DINAND documentaliste de son métier, qui s'en est chargée. Ces spots sont au nombre de douze. La moitié a été coproduite par FR3 Haute-Normandie et l'autre moitié par Normandie Vidéo Production, une société de Louviers.

On passe alors dans la deuxième salle qui présente les décors d'opéra. A l'inverse, celle-ci est très lumineuse. Six colonnemiroir renvoient l'image du public à l'infini comme s'il faisait partie d'un chœur d'opéra. Là encore des téléviseurs offrent la dimension véritable des décors, dans les plus belles salles d'opéra du monde entier.

 

LE DERNIER TOURNANT

 

Reste à découvrir l'œuvre cinématographique de Georges WAKHEVITCH. Elle est située au grenier. Il affectionnait tout particulièrement ce genre d'endroit, tout comme les granges et les chambres mansardées.

Pour y accéder, Jean-Olivier DINAND a imaginé un ascenseur entièrement transparent, comme le sont peut-être les portes de l'au-delà vers lequel il semble monter. En haut sont accrochées les dernières toiles peints par Georges WAKHEVITCH sachant qu'il allait mourir.

Autour de cet ascenseur s'enroule un escalier en lamellé-collé. Sur le palier on découvre une série de toiles représentant des oiseaux aux becs acérés, dont "L'Hommage à HITCHCOCK", fantasme d'une enfance traumatisée par des visions de massacre au sabre de la Russsie révolutionnaire.

La dernière étape est donc le grenier tapissé de bleu nuit, salle obscure oblige. On ne peut que s'y attarder. Les extraits de films choisis sont de véritables trésors du cinéma français.

 

LES AFFAIRES SONT LES AFFAIRES

 

Au total, le musée WAKHEVITCH aura coûté huit millions de francs.

Dans l'esprit de ces concepteurs ce musée devait être la première pierre d'un édifice destiné à faire de Louviers un centre touristique international. La suite logique de la création de la Fondation WAKHEVITCH serait en effet la mise en place d'un festival de théâtre, opéra et cinéma présentant dans un premier temps toutes les œuvres décorées par Georges WAKHEVITCH.

Et pourquoi pas imaginer l'ouverture à Louviers d'une école de décor dans la  mouvance de celle crée à Paris par Georges et Jeanne WAKHEVITCH ?

Bien sûr ce ne sont là que des idées jetées sur le papier.

Maintenant qu'ont sonne les trois coups reste à savoir si la pièce tiendra l'affiche. 

 

               SOPHIE CATTOIRE. 1987 - FR3

 

 


16/04/2013
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